A l’issu du bilan d’infertilité, il faut prendre en charge ensemble l’homme et la femme.
En effet, la réussite du traitement dépend de l’implication du couple, et pas seulement de l’une ou l’autre partie.
La culpabilisation de l’homme ou de la femme ne peut apporter que des incompréhensions et des blocages qui ne peuvent qu’aggraver la difficulté à avoir un enfant.
Il existe de nombreuses solutions thérapeutiques disponibles pour le traitement de la stérilité:
La stimulation ovarienne
Un traitement par stimulation ovarienne est proposé aux femmes qui présentent des troubles de l’ovulation.
Le fait de stimuler les ovaires à l’aide de ce traitement permet d’obtenir une ovulation normale et de multiplier le nombre de follicules.
Ce coup de pouce peut suffire à un couple pour concevoir un enfant, à condition bien sûr que des ovaires capricieux soient la seule cause de l’infertilité.
La stimulation ovarienne peut également être utilisée dans le cadre d’une technique d’aide médicale à la procréation plus sophistiquée, c’est-à-dire avant une insémination intra-utérine ou une fécondation in vitro.
L’insémination intra-utérine
Cette technique peut être nécessaire lorsque les spermatozoïdes présentent des anomalies de nombre et/ou de mobilité, ou bien lorsque l’obstacle à la fécondité se situe au niveau du col utérin.
Le principe de l’insémination intra-utérine est en règle générale de stimuler la croissance folliculaire et de déclencher l’ovulation.
Deux jours plus tard, un certain nombre de spermatozoïdes sont transférés dans la cavité utérine, facilitant ainsi la fécondation.
La fécondation in vitro (FIV)
Développée initialement pour permettre aux femmes privées de trompes d’être enceintes, cette technique d’aide médicale à la procréation a progressivement vue ses indications s’élargir.
Le principe est de stimuler les ovaires par des injections répétées de gonadotrophines. Ces hormones sécrétées par l’hypophyse et qui stimulent habituellement le développement des follicules sont ici utilisées à fortes doses afin d’obtenir une réponse multifolliculaire.
Cette stimulation doit obligatoirement être surveillée par des échographies et des dosages hormonaux. Lorsque la maturation folliculaire semble atteinte, le déclenchement de l’ovulation est décidé.
La ponction des follicules doit être faite 36 heures plus tard, par voie vaginale et sous contrôle échographique. Dans le liquide folliculaire ainsi prélevé, on retrouve les ovocytes qui seront mis en cultures avec des spermatozoïdes préparés afin d’obtenir une fécondation. Deux à cinq jours plus tard, deux embryons (en règle générale) sont transférés dans l’utérus de la patiente.
La micro-injection (ICSI)
La micro-injection ou ICSI (intra Cytoplasmic Sperm Injection) débute comme une FIV classique mais, au lieu de mettre en culture les ovocytes et les spermatozoïdes et d’attendre la fécondation, le biologiste introduit lui-même, sous microscope, un spermatozoïde mobile dans chaque ovocyte ponctionné.
Les indications de l’ICSI sont essentiellement réservées aux anomalies majeures du sperme (très petit nombre de spermatozoïdes et/ou une mobilité très faible). Les spermatozoïdes obtenus par biopsies testiculaires sont ainsi « micro-injectés ».
La chirurgie de la reproduction
Chez l’homme, cette chirurgie peut être décidée par exemple en cas de rétrécissement limité du canal déférent ou dans certaines varicocèles importantes.
Chez la femme, la chirurgie des trompes garde toute sa place et peut se faire au cours de la coelioscopie. La libération d’adhérences pelviennes (adhésiolyse) ou le traitement de lésions endométriosiques se fait également par voie coelioscopique afin de favoriser la survenue d’une grossesse. Au niveau de l’utérus, la chirurgie endoscopique permet le traitement des cloisons utérines, des polypes…
Résultats des traitements
Le succès de tout traitement de l’infertilité dépend de facteurs majeurs tels que:
- La durée de l’infertilité antérieure au traitement.
- L’âge de la femme au moment du traitement (la fécondité féminine diminue progressivement à partir de 35 ans et plus rapidement après 40 ans).
- L’existence de problèmes d’infertilité chez l’homme.
Toutefois, la plupart des femmes (plus de 80%) traitées par simple induction de l’ovulation, pour compenser des déséquilibres hormonaux, conçoivent un enfant après quelques cycles de traitement.
Les chances de succès des techniques de procréation médicalement assistée sont en constante progression depuis quelques années grâce à la simplification des modalités de traitement, à l’amélioration des protocoles et un monitorage de routine par échographie.