Liquide Amniotique Normal Et Pathologique
Le liquide amniotique est un liquide clair, aqueux et abondant, dans lequel baigne le foetus pendant toute la grossesse.
La quantité de liquide amniotique augmente tout au long de la grossesse pour atteindre 1 litre environ au moment de la naissance, une fois le terme dépassé, la quantité de liquide diminue progressivement.
Sa composition est proche de celle du sang, il contient de l’eau riche en sels minéraux à 97%, des cellules foetales, des sécrétions issues de l’organisme maternel, des flocons blancs de vernix caseosa (graisse protectrice qui couvre le corps du bébé)…
Le liquide amniotique n’est pas une eau stagnante, mais se renouvelle constamment, il provient principalement des sécrétions des membranes amniotiques, il est absorbé par la peau du bébé ou avalé par la bouche, une partie du liquide avalé se transforme en urine et est rejetée dans la cavité amniotique.
Rôle du liquide amniotique
- Il amortit les chocs extérieurs et atténue les bruits. Parallèlement, il protège les organes de la mère contre les coups du bébé, tel un airbag.
- Il apporte une quantité considérable d’eau et de sels minéraux au bébé.
- Il sert à maintenir le foetus à température constante (37°).
- Il agit comme une barrière de protection contre les infections grâce à son rôle antiseptique (désinfectant).
- Après la rupture de la poche des eaux, il lubrifie les voies génitales au moment de l’accouchement, facilitant ainsi le passage du bébé.
- Il contient des indications précieuses sur le bon déroulement de la grossesse.
Les examens du liquide amniotique
L’analyse du liquide amniotique révèle des informations très importantes sur la bonne ou mauvaise santé du bébé.
L’amniocentèse et l’amnioscopie sont les deux techniques de diagnostic prénatal qui permettent une analyse du liquide amniotique.
Les troubles du liquide amniotique
Hydramnios
On parle d’hydramnios lorsqu’il y a une quantité de liquide amniotique trop importante pour la taille de l’utérus (plus de 2 litres).
L’excès de liquide a pour conséquence la distension excessive de l’utérus qui peut provoquer chez la mère des difficultés respiratoires ou l’apparition de contractions utérines, il y a alors un risque d’accouchement prématuré.
Pour le foetus, le risque principal est la prématurité, et tous les problèmes qui peuvent en découler.
Cet excès de liquide peut être provoqué par:
- Un diabète maternel.
- Une malformation foetale notamment du tube digestif.
- Une incompatibilité sanguine (Rhésus) maman/bébé.
- Une anémie foetale importante.
- Une infection.
- Une grossesse gémellaire.
- Enfin, il peut y avoir une anomalie indéterminée de la régulation du liquide amniotique.
L’échographie renseignera sur le développement du bébé et parfois sur la cause de l’hydramnios.
Dans certains cas, un traitement médical peut suffire. Dans d’autres cas, des ponctions amniotiques seront nécessaires afin de réduire la quantité de liquide amniotique.
Oligoamnios
On parle d’oligoamnios en cas de diminution extrême ou d’absence totale de liquide amniotique (moins de 200ml).
Le liquide amniotique participe au développement du foetus. Si sa quantité est insuffisante précocement dans la grossesse, cela peut provoquer des complications pour le bébé: déformation des membres, immaturité des cellules pulmonaires…
Lors de l’accouchement, la présentation du bébé par le siège est plus fréquente.
Une écographie détaillée permettra de diagnostiquer des troubles du développement et l’existence ou non de malformations du bébé.
Il faut différencier l’oligoamnios vrai, de la fissure ou de la rupture de la poche des eaux pouvant également aboutir à une diminution de la quantité de liquide amniotique.
Mais d’autres causes peuvent être à l’origine de cette diminution de liquide amniotique:
- Une malformation du foetus notamment rénale ou urinaire.
- Une hypertension artérielle chez la mère ou pré-éclampsie (association d’hypertension artérielle, présence de protéines dans les urines souvent accompagné d’oedèmes importants des jambes, des mains et du visage).
- Une mauvaise vascularisation entre l’utérus et le placenta.
- Un retard de croissance intra-utérin du foetus.
- Un dépassement du terme.
- Une prise de certains médicaments par la mère (anti-inflammatoires).
L’estimation du bien être de votre bébé est fondamentale pour décider la poursuite ou l’interruption de la grossesse.