Môle Hydatiforme – Grossesse Môlaire

Môle Hydatiforme – Grossesse Môlaire

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Môle Hydatiforme – Grossesse Môlaire

La môle hydatiforme (ou grossesse môlaire) est une anomalie rare de la grossesse, définie par la dégénérescence kystique des villosités choriales associée à une prolifération tumorale du trophoblaste.

Elle est due à une anomalie chromosomique se produisant au moment de la fécondation de l’ovule par le spermatozoïde: pour une raison indéterminée la distribution des chromosomes paternels et maternels ne se fait pas correctement, le placenta se développe alors de façon anormale, la môle hydatiforme ne permet donc pas d’aboutir à la naissance d’un enfant vivant.

Cette complication rare concerne 1 à 3 / 1000 grossesses. Les très jeunes femmes, de moins de 20 ans et les femmes âgées entre 45 et 50 ans sont considérées comme les 2 groupes à risques de grossesse môlaire.

Types de môles hydatiformes
Môle complète

Elle dérive de la fécondation d’un ovule anucléé (sans noyau) par un ou deux spermatozoïdes; dans cette forme, il n’y a jamais d’embryon, seulement du placenta qui prolifère anormalement.

Môle partielle

Elle dérive de la fécondation d’un ovule normal par deux spermatozoïdes ou un spermatozoïde anormal; dans ce cas le placenta grossit également de façon anormale mais en plus l’embryon se forme mal. La môle partielle est retrouvée dans 10 à 20% des avortements et est responsable d’un arrêt du développement embryonnaire.

Diagnostic

La grossesse môlaire s’identifie par des symptômes de grossesse amplifiés: saignements, nausées, vomissements, gonflement abdominal, hausse du niveau de l’hormone de grossesse (HCG)…

Au moindre doute, il est primordial de consulter votre gynécologue afin de dépister rapidement une anomalie éventuelle.
Une grossesse môlaire complète est perceptible lors d’une échographie (Images en grappe de raisin ou nid d’abeille caractéristiques, il n’y a ni cavité amniotique, ni embryon), mais une grossesse môlaire partielle est plus difficile à diagnostiquer (le trophoblaste peut être focalement lacunaire, souvent associé à un sac gestationnel, voire à un embryon).

Après confirmation du diagnostic, il faut procéder à l’évacuation du contenu utérin.

Traitement

Le traitement repose sur une aspiration du contenu utérin sous anesthésie générale, associé à un geste de curetage. Le risque de rétention de matériel trophoblastique dans l’utérus est cependant plus important qu’après aspiration d’une fausse-couche habituelle non môlaire. Une deuxième aspiration peut donc être nécessaire si une échographie réalisée 1 à 2 semaines aprés la première aspiration montre une rétention.

Le risque majeur de cette maladie est la constitution d’une tumeur maligne trophoblastique gestationnelle de mauvais pronostic si elle n’est pas dépistée et traitée à temps.
Ce risque est proche de 10 à 15 % pour les môles complètes et de 0,5 à 3 % pour les môles partielles. Le traitement se fait alors par chimiothérapie.

Surveillance et pronostic

Toutes les femmes ayant fait une grossesse môlaire doivent bénéficier d’une surveillance accrue, hebdomadaire puis mensuelle, de leur taux de d’hormones de grossesse (HCG). Ce taux doit redevenir négatif en général dans les 2 à 3 mois après l’évacuation du contenu. Néanmoins la vérification du dosage se poursuivra pendant plusieurs mois selon les cas.
Chez 90% des femmes ce test passe complètement et définitivement en négatif sans aucun problème ultérieur.

Après une môle hydatiforme, une nouvelle grossesse est tout à fait possible, mais il est généralement conseillé d’attendre entre 6 mois et 1 an pour ne pas gêner la surveillance. Cette nouvelle grossesse devra être très étroitement surveillée.
Le risque de môle hydatiforme lors d’une nouvelle grossesse est très faible: entre 0,5 à 1 %.
Le délai pour débuter une nouvelle grossesse est plus long lorsque la femme a dû subir un traitement chimiothérapique.

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